Les végétariens tiennent un discours formaté, sans réflexion personnelle.
Il y a autant de manière de penser et de vivre le végétarisme que de végétariens. On peut être mené au végétarisme par des considérations éthiques, écologiques, diététiques, religieuses ou simplement par goût. Au sein même du végétarisme éthique les approches sont variées (abolitionnisme, welfarisme, néo-welfarisme)* invitant chacun à la réflexion et à un positionnement personnel.
Les réponses apportées par les végétariens aux questions qui leurs sont posées peuvent paraître formatées mais, à vrai dire, les questions elles-mêmes relèvent du prêt-à-penser. Il y a fort à parier que ce qui, pour l’interlocuteur, semble être une idée originale soit un poncif, une remarque éculée que le végétarien aura déjà entendu de nombreuses fois. Preuve en est, la présente FAQ qui les liste par dizaines. Le discours formaté est bel et bien du côté du carniste qui assène invariablement les mêmes sophismes et objections sans fondement, souvent dans le même ordre. Des éléments de réponse tout à fait convaincants y ayant été apportés, parfois depuis des siècles, les végétariens ont en effet un discours bien rôdé.
Dans une société où consommer de la viande est la norme, faire le choix du végétarisme ne va pas de soi et nécessite une remise en question radicale de nos modes de pensée et des valeurs telles qu’elles sont transmises par les parents et le corps social dans son ensemble. Faire un choix de vie à contre-courant de la pensée et des pratiques dominantes est précisément tout sauf un formatage.
Le non-végétarien pense souvent à tort que les arguments et objections qu’il émet au sujet du végétarisme sont le fruit de sa propre réflexion et, partant, que son positionnement résulte d’un choix libre et véritable. Dans une société où consommer de la viande est la norme, le carnisme est en réalité le système de pensée par défaut. Dans la plupart des cas, l’individu se fait le simple porte-voix d’un fond culturel solidement ancré, d’un « bon sens populaire » faussement évident. En présence d’un végétarien, il se fait plus ou moins consciemment l’agent d’un système qui veut s’auto-justifier pour mieux se perpétuer.
*Quelques penseurs de l’éthique animale contemporaine : Peter Singer, Tom Regan, Gary Francione, Melanie Joy, Gary Yourofsky, Yves Bonnardel, David Olivier, Florence Burgat, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.