Je n'ai pas abattu l'animal.

Non, mais vous êtes le commanditaire.

En achetant ou consommant des produits issus de l’exploitation d’êtres sensibles, on n’abat certes pas soi-même l’animal, mais on délègue la responsabilité de la tâche ingrate (que beaucoup ne pourraient pas accomplir en conscience) à un tiers. L’argent versé financera immanquablement l’abattage de l’animal suivant. De même, c’est un signal positif envoyé aux industriels qui valide de facto leurs objectifs et méthodes. En créant la demande, on génère l’offre correspondante, perpétuant ainsi un système inique.

L’acte de consommation est de fait un contrat de vente. En faisant le choix de consommer un produit, le consommateur donne son accord tacite quant à la légitimité du produit et de ses conditions de production et d’approvisionnement. Dans une société où les consommateurs sont maintenus dans l’ignorance des méthodes de production (matraquage publicitaire, pénalisation des actions associatives visant à mettre en évidence les pratiques industrielles), un choix conscient et informé est rendu d’autant plus difficile. Dans bien des cas, le consommateur vote au hasard, signe les yeux fermés, seulement guidé par ses goûts, habitudes, traditions et conditionnements. Ne nous-y trompons pas : la production industrielle à bas-coût se fait nécessairement au détriment des considération éthiques et de ses victimes (élevage concentrationnaire, non-vie, stress et pathologies diverses, transport et abattages brutaux des animaux ; mais également pollutions massives, accaparement des terres, déforestation, entre autres problématiques globales liées aux alimentations carnées). Plutôt que de rejeter la responsabilité de ses actes sur un exécutant, chacun peut librement refuser de cautionner un état de fait, en commençant par modifier ses propres pratiques de consommation sur lesquelles il a une prise directe.

 

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