Pourquoi refuser les œufs : leur production n’implique pas de tuer un animal ?

La production d’œufs de poule se fait bel et bien au prix de mutilations systématiques, d'une vie de privation dans un univers concentrationnaire et d'une mise à mort inévitable. Dès l'éclosion, les poussins sont triés : les mâles qui ne pondent pas d’œufs et ne représentent donc aucun intérêt économique, sont gazés ou broyés. Les poules pondeuses sont issues d'une sélection génétique favorisant la production d'œufs : une poule pondeuse d'élevage pond environ 300 œufs par an alors qu'à l'état sauvage, une poule en pond en moyenne 60. Cette souche spécialisée dans la production des œufs, est très différente de celle utilisée pour la production de volailles de chair : les souches de volailles de chair sont optimisées pour atteindre leur poids d'abattage en 42 jours alors qu'un coq issu de souche pondeuse nécessiterait bien plus de temps et de nourriture. Il est donc plus économique pour les éleveurs, de s'en débarrasser.

Les becs des femelles sont alors épointés, au laser ou avec une lame à haute température peu après la naissance du poussin. Les becs des poules domestiques sont très innervés. La coupe de la corne, de l'os et du tissu sensible occasionne une douleur sévère, comparable à l'arrachage partiel d'un ongle chez un humain. À la suite de cette mutilation, les oiseaux mangent moins et perdent du poids pendant plusieurs semaines ; le tissu nerveux continue à se développer et forme un névrome (excroissance très sensible) plus ou moins important qui les gène douloureusement pour manger. L'épointage permet de parquer les poules par milliers et à l'étroit dans des cages en limitant un peu le picage et le cannibalisme. Les poussins sont élevés sans aucun contact avec leur mère, en groupes de quelques milliers d'individus du même âge.

A partir de 18 semaines, les poulettes sont placées dans les élevages de ponte. A une écrasante majorité (80%) elles sont enfermées dans des cages. Les poulaillers sont des bâtiments immenses et contiennent des dizaines de milliers de poules. A l'intérieur, les cages sont entassées sur des rangées de plusieurs dizaines de mètres de long et une dizaine de mètres de haut. Tout est automatisé : le programme de lumière, les avancées des tapis de fientes, la distribution d’eau et de nourriture.

Dans chaque cage, 15 à 60 poules doivent cohabiter dans un espace si restreint qu'il y est difficile d'étendre les ailes et de se déplacer. Une poule a une envergure moyenne de 75 cm ; or, quatre poules doivent vivre dans une cage de 40 cm de côté - même s'il n'y en avait qu'une seule par cage, elle n'aurait pas même la place d'étendre ses ailes. L'inconfort est encore accentué par le fait qu'elles ne peuvent se percher et que leurs pattes sont en contact permanent avec un grillage en pente. Parfois, les lésions et l'atrophie des pattes peuvent immobiliser la poule. Outre la ponte, la seule activité possible est une violence plus ou moins exacerbée entre les quatre poules d'une même cage, dont les corps sont mutilés et partiellement déplumés malgré leur bec coupé.

Pour une poule, la ponte s'effectue normalement en position assise, dans un endroit privilégié ; or, dans un élevage industriel, elles pondent debout et côte-à-côte ; la poule se retient le plus longtemps possible, mais elle n'en pond pas moins deux œufs tous les trois jours. Dans un poulailler moderne, les œufs tombent sur un tapis roulant et sont triés et calibrés par des machines ; il n'y a donc pas de visite quotidienne des cages, et les cadavres peuvent commencer à se décomposer au milieu des survivantes.

Les poules sont des oiseaux qui vivent en groupe sociaux Elles se perchent, piquent et grattent le sol, se construisent des nids, prennent des bains de poussière. Si ces besoins ne peuvent s'exprimer, elles développent des anomalies du comportement : mouvements stéréotypés prolongés et agressivité (voire cannibalisme). Les aménagements prévus en 2012 sont largement insuffisants pour satisfaire les besoins des poules.

Après à peine plus d'un an, qu'elles soient issues d'élevages intensifs en cages, au sol, d'élevages en plein air ou bio, les poules finissent à l'abattoir. Elles sont ramassées à grande vitesse par des travailleurs inexpérimentés et entassées dans des caisses. Le ramassage occasionne souvent des fractures aux pattes (leurs os étant très fragilisés à cause du manque de lumière et d'exercice).

Le transport vers les abattoirs se fait souvent sur de longues distances. Là, elles sont sorties des caisses, suspendues à des crochets sur une chaîne automatique. Elles sont ensuite plongées dans un bain à électronarcose, saignées, déplumées, éviscérées puis conditionnées pour la consommation.

80% des poules sont élevées en cage (37,9 millions de poules) ; 3% en élevage au sol en hangar sans accès à l'extérieur (1,7 million de poules) ; 17% en élevage avec accès à l'extérieur (bio 3%, label rouge 3%, plein air 11%). 100 % des poules finissent à l'abattoir.

http://www.l214.com/poules-pondeuses-oeufs
http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article74

 

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