Vous n'arriverez pas à me faire culpabiliser.

« Si les abattoirs avaient des murs de verre, il y aurait beaucoup plus de végétariens ». (Paul McCartney)

En portant à la connaissance du public des faits et des images (souvent choquantes) illustrant les pratiques de l’exploitation animale, il s’agit avant tout d’informer pour permettre un choix conscient et éclairé. Face à la désinformation permanente, aux mythologies publicitaires, aux pesanteurs sociales et au poids des traditions, c’est rendre le pouvoir au consommateur en lui permettant d’être véritablement acteur, en phase avec ses propres valeurs éthiques. L’enjeu dépasse donc largement l’inconfort psychologique de l’individu. La mise en lumière des rouages d’un système dont les animaux non-humains sont les premières victimes n’est donc pas un acte de défi destiné à mettre mal à l’aise, mais l’inconfort qu’elle provoque est le signe qu’il est nécessaire d’agir pour que cesse l’inacceptable.

La culpabilité est le sentiment que l’on porte une responsabilité personnelle dans un événement fâcheux et relative à la transgression d’une valeur intériorisée et reconnue comme légitime. En ce sens, elle peut être le ferment d’une prise de conscience : reconnaître que chaque acte de consommation contribue à diriger l’appareil productif dans un sens ou dans un autre. En achetant et consommant un produit plutôt qu’un autre, oui, nous avons une responsabilité personnelle dans la manière dont il est produit. La demande en viande de chacun a des conséquences directes sur l’offre et donc sur l’exploitation animale. En ce sens, chaque acte de consommation est un acte politique. C’est là le véritable « pouvoir d’achat ».

Une association humanitaire qui informe sur l’exploitation d’êtres humains dans le processus de fabrication d’un bien de consommation (industrie du textile en Asie par exemple) n’a pas pour but de culpabiliser le consommateur mais de montrer l’envers du décor, savamment dissimulé par les industriels, afin d’impulser un changement pour le meilleur.

En effet, les pratiques dénoncées paraîtraient tout à fait inadmissibles à la plupart des consommateurs qui ne les cautionneraient pas si elles avaient lieu au grand jour et sur leur pas-de-porte. Il s’agit donc de réduire les dissonances cognitives induites par la publicité et les discours officiels qui poussent à ne plus voir ni vouloir voir, à ne plus faire de liens, à occulter les violations de l’éthique commune.

 

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