Le végétarisme n’est pas une alimentation naturellement adaptée à l’être humain puisqu’une supplémentation en vitamine B12 est nécessaire. Est-il raisonnable d’en faire la promotion ?

Dans le monde en 2008, environ 35 tonnes de vitamine B12 ont été produites. Cette quantité constitue six fois les besoins nutritionnels de la totalité de l’humanité. La plus grande part est en fait destinée à l’alimentation des animaux d’élevage.

La vitamine B12 ajoutée à la ration des animaux d’élevage est, tout comme celle des compléments alimentaires pour les humains, produite industriellement par fermentation. Il s’agit de la même B12, produite dans les mêmes usines. La B12 est loin d’être le seul nutriment ajouté en supplément à l’alimentation des animaux d’élevage. C’est aussi le cas de la lysine, de la méthionine, du fer, du zinc, de l’iode, de la vitamine D, des sels de cobalt (nécessaires à la production bactérienne de B12), du calcium… C’est ainsi que l’alimentation carnée se suffit : grâce à la supplémentation massive et systématique des animaux d’élevage.

En somme, les végétariens absorbent de la B12 dans des comprimés. Les consommateurs de viande absorbent de la B12 fabriquée dans des usines et emballée dans la chair des animaux. Mais il s’agit de la même substance, produite dans les mêmes conditions et dans les mêmes usines.

De la même manière, aux États-Unis, l’iode a été ajouté volontairement au sel de cuisine. Le sel a été choisi comme support parce que sa consommation est répartie uniformément entre les différentes couches sociales et varie peu au cours de l’année. En somme, aujourd’hui, c’est grâce à des mesures entièrement artificielles que les populations de nombreux pays sont protégées des carences en iode. Pourtant, pratiquement personne n’a le sentiment de se supplémenter en iode.

 

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